Chers lecteurs,
La République vient de vivre, depuis la 2ème guerre mondiale, ses heures les plus noires. Qui aurait pu croire que sur notre sol national des actes aussi abjects, aussi abominables, aussi incohérents puissent être commis ?
Faut-il à ce point haïr l’espèce humaine pour commettre de tels crimes ?
Encore plus choquant, au cœur même de notre capitale, des français abattent froidement, lâchement, d’autres Français.
Les attentats du vendredi 13 novembre 2015 marqueront un tournant décisif dans l’histoire des actes terroristes en France. Désormais, ce ne sont plus seulement les communautés, les intellectuels, les sentinelles de l’État qui ont à craindre la folie meurtrière de Daesh mais bien le peuple Français injustement frappé à mort en son sein.
La France en guerre, je ne peux m’y résoudre. Qui aurait pu croire cela possible 25 ans plus tôt ? Temps où le terrorisme sous la bannière d’Arafat pouvait, en raison de sa cause, susciter un certain respect.
Pourtant, Nous, gens du peuple, devons garder la tête froide et montrer à ces « bouchers » que leurs crimes odieux, quels qu’ils soient, ne cliveront jamais nos fondations laïques et républicaines mais, bien au contraire, raffermiront notre patriotisme et notre implacable détermination à combattre nos ennemis.
Nos forces de polices ont montré avec quelle détermination elles étaient capables d’éliminer nos assaillants et nous pouvons saluer leur courage et leur totale abnégation aux valeurs de la République.
Le discours du Chef de l’État est clair : « La France est officiellement en guerre contre l’État Islamique ! » Ces mots sonnent, hélas, le glas de 70 ans de paix…
Pourtant, je persiste à croire que nous ne devrions pas, malgré nos raisons légitimes, nous impliquer plus en avant dans ce conflit. En agissant ainsi, nous ferions le jeu des stratèges de Daesh et de ses alliés qui espèrent l’intervention massive de nos forces de coalition sur leurs territoires. Cessons d’être naïf ! L’État Islamique veut la guerre sur son sol pour des raisons stratégiques. Ainsi, d’agresseur honni, il sera l’agressé !
Au premier regard, cette tactique peut paraître simpliste mais, à bien y regarder, si elle se réalisait, elle exacerberait le nationalisme des pays arabes et bouleverserait assurément l’opinion de millions de musulmans pourtant encore réfractaires à ce jour au despotisme de Daesh. Dès lors, l’État islamique martèlera sa propagande dans le monde musulman en incitant à venir combattre l’armée croisée. Sérieusement, avons nous les capacités, les forces, les moyens de déclarer la guerre à tous les sunnites ? (83% de la population arabe).
Pour autant, croyez-vous que si nous arrivions à exterminer Daesh les populations qu’il soumet à sa loi nous serons reconnaissantes et nous accueillerons en libérateur ? J’en doute !
Souvenez-vous des chars américains en Irak ! De libérateurs, ils sont devenus très rapidement des oppresseurs profanant la terre d’Islam… de même pour l’aventure Française en Lybie.
Ah, il était beau le discours de BHL sur la liberté… en éliminant un tyran, que l’on croyait pouvoir remplacer par une opposition progressiste, la France a provoqué un séisme géopolitique sans précédent. Résultat : Nos crédules élites se sont fait rouler dans la farine par des fondamentalistes religieux qui, aussitôt au pouvoir, ont instauré la charia. Bravo Messieurs ! Belle initiative ! Au fait, quels sont les avis de BHL et de NS à ce sujet ?
François Hollande, dans une de ses récentes déclarations, affirmait que cette guerre n’était pas une guerre de civilisation mais bien une guerre contre le terrorisme. Baliverne, l ‘Islam radical a pour but ultime d’éradiquer de la surface de la terre tous les non musulmans. Quel sens donner sinon aux actes de l’État islamique, du « califat » de BoKo Haram, des Talibans quand ils saccagent et détruisent les symboles et les vestiges d’illustres civilisations ? Pourtant au siècle de Mahomet ces sites archéologiques existaient ; les wahhabites précautionneux des origines de leur foi devraient les respecter. Effacer toutes traces du passé n’est-ce pas le préambule d’une révision méditée de leur propre histoire pour servir de fondation aux préceptes d’une pensée unique ?
Oui, Monsieur le Président, j’affirme que notre civilisation est bien en danger !!!
Il n’est pas besoin d’être érudit pour comprendre que l’Islam est bâti sur une variante complexe de courants. Le Wahhabisme et le Salafisme sont les plus radicaux et pour nous autres occidentaux les plus dangereux. Leurs ayatollahs et leurs imans prêchent un Islam ultra-conservateur qui offre à ses fidèles une lecture « orthopraxe » de l'islam. Ces fondamentalistes hostiles à l’occident haïssent notre façon de vivre, notre culture, nos mœurs, notre liberté de penser, notre littérature, nos poètes, nos joies, nos rires, notre libre arbitre, qu’ils rêvent d’abolir et de remplacer par leur propres vertus qui sont : l’obscurantisme, l’ignorance, la privation de toutes libertés individuelles (surtout pour la femme), l’obéissance absolue à Dieu, la délation, l’arbitraire, la culpabilité permanente, le repenti et bien d’autres interdits…
Les Russes rentraient à peine dans le conflit Syrien que déjà des imans wahhabites, de leurs mosquées saoudiennes, prononçaient une fatwa contre les croisés.
Sur l’actualité en boucle de France 2, j’ai cru voir éberlué sur l’écran « 3ème Guerre Mondiale ». Ce titre peut être prémonitoire nous prépare t-il à un conflit plus étendu ?
Dans le cas d’un conflit déclaré, qui seront nos alliés ? L’occident bien sûr ! Qui seront nos ennemis ? Daesh ou l’Islam radical ?
Dans votre clairvoyance, chers lecteurs, avez vous remarqué que les pays du golfe n’hébergent aucuns réfugiés Syriens et Irakiens. Pourtant l’Arabie Saoudite, les Emirats des Arabes Unis, le Qatar ont de vastes territoires vierges qui permettraient aux migrants de trouver refuge. Pour ces pays immensément riches subvenir à leurs besoins ne serait que broutille. De plus, il serait naturel que la solidarité du monde arabe joue en leur faveur. Pourquoi ces pays n’accueillent-ils pas leurs frères dans la souffrance ? Pour les chrétiens, à la rigueur, on pourrait comprendre leur scandaleuse réticence mais pour les musulmans ?
Revenons, si vous le voulez bien, à ce que j’indiquais ci-dessus. En Arabie Saoudite, au Qatar le wahhabisme est le seul courant de l’islam qui fait autorité dans les mosquées. Dès lors, tout devient évident : Daesh/Wahhabisme = MÊME COMBAT ! En clair, pourquoi ces royaumes (pour rappel : tous existants par la volonté Britannique dans les années 20) ne combattent-ils pas plus âprement Daesh et font mine, pour tromper notre crédulité, de le combattre mollement (seule la Jordanie participe activement aux frappes aériennes contre Daesh) ? : tout simplement parce que la doctrine wahhabite est celle inculquée et enracinée dans les territoires de Daesh depuis le XIIIème siècle (*Ibn Taymiyya).
L’évidence saute donc aux yeux et il est facile de comprendre pourquoi les sunnites wahhabites ne s’empressent pas de combattre d’autres sunnites qui observent la même orthodoxie radicale qu’eux.
Il est grand temps que nos démocraties dénoncent ce jeu de dupe et exigent des souverains du Proche et du Moyen Orient des explications irrécusables et, en guise de leur bonne foi, les obligent à accueillir un grand nombre de migrants Syriens et Irakiens. Mais les pays de l’Alliance occidentale qui se profile ont-ils intérêt à avoir de telles exigences sachant que les États Unis, La Russie, la Chine, le Royaume Uni, la France sont les plus grands vendeurs d’armes de la planète ? Le Qatar, Les Émirats Arabes Unis, le Koweït, l’Arabie Saoudite sont nos « Chers Clients et Amis» que nous ne voulons en aucun cas embarrasser avec des questions qui pourraient les offenser. Nous fermons donc les yeux sur le cynisme de ses États et nous préférons prendre leurs dollars si précieux pour notre économie.
Jusqu’à ce jour, naïf que j’étais ! je ne voulais pas penser que la France, ce grand pays, dépendait d’influences extérieures (Le pauvre Général doit se retourner dans sa tombe). Mais où est donc passé notre honneur ? Comment pouvons-nous à ce point nous tirer des balles de guerre dans le pied ? Imaginez si demain, par malheur, L’Arabie Saoudite et le Qatar basculaient dans le giron de Daesh ? Y songer me soulève le cœur ! Nos Rafales et nos armes tactiques (sans doute vendus à crédit) prises par Daesh pourront dès lors atteindre nos points névralgiques et, pourquoi-pas, bombarder à distance nos centrales nucléaires. Que l’on ne me dise pas que cela est impossible ! Daesh, par ses conquêtes, a saisi des stocks d’armes impressionnants. Missiles, Tanks russes et Américains, blindés anti-char font partis de son arsenal. Ces armes proviennent en grandes parties de l’Ex Union Soviétique, de Serbie, de Chine, des États Unis, d’Irak et de Syrie.
Tôt ou tard Daesh ne se contentera pas de régner uniquement sur son territoire mais voudra conquérir les États avoisinants pour les soumettre à sa loi. L’Arabie Saoudite, Le Qatar, Les Emirats, redoutent-ils à ce point Daesh pour qu’ils achètent leur paix relative à coups de millions de dollars ?
La presse Italienne rapporte que le Président Poutine lors du dernier G20 a remis à ses homologues un rapport de la « Brookings Institution » (USA) qui dénonce très explicitement que 40 pays (certains membre du G20) ont fait des dons privés substantiels à l’ISIS (État Islamique d’Irak Al-Shams) via le système bancaire Koweïtien entre 2013 et 2014. Sur ce rapport il est aussi mentionné que l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats Arabes Unis et la Turquie sont aussi de généreux donateurs. Etrangement, aucun journal Français n’a commenté ce rapport ?
Ces graves accusations sont crédibilisées par M. Fuad Hussein (chef de cabinet de M. Massoud Barzani leader du Kurdistan Irakien) qui affirme que, dans un récent passé, les Pays du Golfe ont financé, en toute connaissance de cause, des groupes sunnites en Syrie et en Irak (fusionnés depuis avec ISIS ou AL-NUSRA) pour leur permettre d’acheter des armes et de payer les salaires des cadres et des soldats de leurs organisations terroristes.
D’autres personnalités comme David Phillips, ancien haut fonctionnaire du département d’État (USA) atteste formellement que de riches Arabes (Saoudiens, Qataries, Emiratis, etc…) financent en sous-main des organisations terroristes alors qu’ils les condamnent publiquement. L’Amiral James Stavridis (ancien commandant suprême de L’OTAN) les surnomme (en riant jaune) « ANGEL INVESTOR ».
Il est urgent que les chancelleries occidentales fassent pression sur ces monarchies pour que cesse sans délai leur machiavélisme à notre égard et qu’elles soient forcées, sous peine de sanctions internationales, de stopper tous soutiens ou tous compromis avec des organisations terroristes.
Tout dernièrement, un expert du terrorisme invité sur un plateau de télévision prenait cet exemple singulier pour illustrer le rôle de Daesh dans la nébuleuse islamique : « Imaginez l’ambiance d’une cuisine crasseuse où pullulent des milliers de cafards qui se repaissent à satiété de cet univers chaotique. Les cancrelats ne sont pas responsables de l’état bordélique de la cuisine, ils ne font que ce délecter de sa substance infecte ». Que voulait donc nous faire comprendre cet expert par cette devinette ?
Voyons ! Si la cuisine n’était pas insalubre, les cafards n’y feraient pas leur nid douillet et donc …. n’y grouilleraient pas ou n’existeraient pas !!!
Cette première déduction laisse à penser qu’une main mystérieuse entretient délibérément la cuisine dans cet état répugnant pour que ces « charmantes bestioles » y prolifèrent et y vivent à leur guise…
Ainsi les cafards seraient instrumentalisés par une force invisible ? Laquelle ? Et comment les neutraliser ?
Cette métaphore illustre bien le sujet qui nous préoccupe et démontre clairement que pour éliminer Daesh il nous faut auparavant nous attaquer à la racine du mal.
La question est maintenant de savoir qui tire réellement les ficelles de ce poker menteur ?
J’espère, chers lecteurs, que vous prendrez, en me lisant, bien conscience du guêpier dans lequel nos gouvernants nous mènent à grands pas et des risques majeurs que nous prendrions en faisant en définitive une Guerre qui n’est pas la nôtre …
Si guerre il y a, celle-ci doit avoir lieu sur notre sol car l’urgence est ici ! Ce sont nos populations qu’il faut défendre et protéger des criminels djihadistes. L’armée, la police et les services de renseignements doivent les traquer, démanteler leurs réseaux et les abattre. Tous nos moyens et toute notre énergie doivent servir à assurer notre sécurité nationale, à défendre nos valeurs républicaines, à rendre notre société meilleure et non à guerroyer en vain sur des territoires qui ne sont pas les nôtres et à jouer aux apprentis sorciers.
Gérard Méric-Cadourel